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Chez Baudelaire, la ville apparaît à la fois comme un lieu perturbant et fascinant. Entre 1853 et 1870, le baron Haussmann (qui donne son nom au célèbre boulevard parisien), alors préfet de Paris, effectue un ensemble de modernisations de la capitale qui devient progressivement telle qu’on la connaît aujourd’hui. Baudelaire assiste à ces changements qui rendent la ville plus
vivante et très peuplée. Cet effroi face à ces modifications devient progressivement un émerveillement par la diversité naissante du nouveau Paris, et inspire à Baudelaire dix-huit poèmes qu’il regroupe dans la section « Tableaux parisiens » des Fleurs du Mal, publiée dans la deuxième édition de son recueil, en 1861, après la censure de six pièces suite à un procès pour « outrage à la morale publique » et « offense à la morale religieuse ».
On trouve une belle description des évolutions de Paris dans le poème « Cygne » :
« Paris change! mais rien dans ma mélancolie
N’a bougé! palais neufs, échafaudages, blocs,
Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie,
Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs. »
Ce tiraillement entre la nostalgie et la fascination est typique de la poésie baudelairienne. D’ailleurs, la section « Tableaux parisiens » est la première tentative du poète d’échapper au « spleen », cette mélancolie qui trouve son origine dans l’ennui et qu’il cherche à fuir par tous les moyens dans l’intégralité du recueil. En se noyant dans le fourmillement de la vie quotidienne de « l’énorme Paris », il espère parvenir à limiter ses pensées sombres.
Le peuplement de la capitale la rend propice aux rencontres, et sous la plume du poète se crée le mythe de la Parisienne, à la fois séductrice et inaccessible, dans un décor métallique et pierreux, décrite dans « A une passante » :
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair… puis la nuit! – fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?
Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, section Les tableaux parisiens, 1861.