Les Contemplations de Victor Hugo : une œuvre romantique qui fait l’éloge de la nature.
La collection « Les Contemplations » de chez CaroleG s’inspire donc d’une des plus grandes œuvres lyriques de la littérature française. Par son mélange savant de nuances de vert et de fil métallique doré ou argenté, elle n’est pas sans rappeler les rêveries romantiques des poètes de la première moitié du XIXe siècle qui accordaient une importance primordiale à la nature ainsi qu’aux aux symboles cachés qu’elle renferme.
Si nous ne devions garder qu’un seul nom du mouvement romantique en France, ce serait sans nul doute celui de Victor Hugo. Romancier, dramaturge et poète, artiste accompli, il est ainsi devenu une référence de la littérature française, tout en menant une brillante carrière politique. En 1856, paraît aux éditions Hachette un recueil majeur, Les Contemplations, une oeuvre quasi autobiographique dans laquelle le poète mêle ses souvenirs de jeunesse, ses premiers amours et sa gestion du deuil de sa fille Léopoldine, à qui il dédie notamment le célèbre poème « Demain, dès l’aube… ».
Mais le lyrisme amoureux ne serait rien sans une omniprésence de la nature, à laquelle le poète rattache ses sentiments et s’associe. La Nature devient la perfection, l’idéal du beau et la représentation des émotions. L’un des exemples les plus parlants reste probablement le poème :
« Vieille chanson du jeune temps », expression du regret et de la nostalgie à travers une ballade en forêt
Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
J’étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son œil semblait dire: « Après ? »
La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J’allais ; j’écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
Je ne vis pas son bras blanc.
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d’un air ingénu,
Son petit pied dans l’eau pure
Je ne vis pas son pied nu.
Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.
Je ne vis qu’elle était belle
Qu’en sortant des grands bois sourds.
« Soit ; n’y pensons plus ! » dit-elle.
Depuis, j’y pense toujours.
Victor Hugo – Les Contemplations
A travers des paroles remplies d’autodérision dans lesquelles Victor Hugo se moque délicieusement de sa propre innocence, le poète ne semble remarquer que la nature vivante autour de lui, en ne pensant que trop tard à y associer la femme aimée, dont le prénom, Rose, l’exprime pourtant clairement.
La mousse, les bois, l’herbe, la nature entière revêt de belles teintes vertes qui font de cette ballade pour le poète un beau souvenir, plutôt qu’un remord éternel.